Inspection du Pont Wilson : Photogrammétrie pont par Drone pour une Analyse Précise et Sécurisée

Le Pont Wilson, situé à Tours, est une structure historique de grande importance. Comme tout ouvrage d’art en France, il est soumis à des inspections régulières pour garantir sa stabilité, sa sécurité, et son entretien. Récemment, un projet d’inspection par photogrammétrie pont utilisant des drones a été réalisé pour obtenir des données précises et détaillées de cette infrastructure. Cet article vous présente la méthodologie utilisée pour capturer ces informations, ainsi que les outils et technologies mis en œuvre.

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Le Pont Wilson, datant du XVIIIe siècle, traverse la Loire et relie les deux rives de la ville de Tours. Il est composé d’une série d’arcs en pierre, typiques des constructions de cette époque. Au fil des années, il a subi diverses rénovations pour assurer sa pérennité, mais comme tous les ponts en France, il est soumis à des obligations légales d’inspection régulière.

Selon les règles en vigueur, les ponts routiers doivent être inspectés tous les 3 à 6 ans, avec des inspections plus approfondies tous les 9 ans. Ces inspections visent à détecter tout signe de dégradation ou de détérioration, telles que des fissures, des délaminations, des mouvements structuraux, ou des problèmes d’érosion. Pour ce faire, les inspections conventionnelles reposaient traditionnellement sur des interventions manuelles. Cependant, l’évolution des technologies a permis d’introduire des méthodes plus avancées, telles que la photogrammétrie pont par drone.

La Photogrammétrie : Une Technologie de Captation Précise

La photogrammétrie est une technique qui permet de créer des modèles tridimensionnels détaillés en combinant plusieurs photographies prises sous différents angles. Dans le cadre de ce projet, cette technologie a permis de capturer avec précision chaque détail du Pont Wilson, y compris les arches, les piliers et les parois en pierre. Ces relevés sont cruciaux pour les ingénieurs qui analyseront la structure et identifieront d’éventuelles dégradations ou anomalies invisibles à l’œil nu.

Pour réaliser cette captation, deux types de drones ont été utilisés :

  • Phantom 4 Pro : Ce drone, bien connu pour ses capacités en photogrammétrie, est équipé d’une caméra haute résolution de 20 MP avec un capteur 1 pouce, capable de capturer des images ultra-précises. Il offre également une excellente stabilisation en vol, essentielle pour des prises de vue détaillées.
  • Mavic 3 : Le Mavic 3 est un drone plus compact mais tout aussi puissant, doté d’une double caméra. Il excelle dans les vols rapides et plus flexibles, et permet également des captations de haute qualité grâce à son système de caméras Hasselblad.
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Techniques de Captation et de Géoréférencement

Pour garantir l’exactitude des relevés, il est essentiel que toutes les données soient géoréférencées avec précision. Cela signifie que chaque photographie est associée à des coordonnées GPS exactes, permettant de situer les images dans l’espace réel. Dans le cadre de ce projet, la technique des cibles de géoréférencement a été utilisée.

Utilisation des Cibles de Géoréférencement

Des cibles ont été placées à des emplacements stratégiques autour du pont. Ces cibles, qui sont des repères visibles sur les photographies, permettent de lier les images prises par le drone à un système de coordonnées géographiques précises. Chaque cible est ensuite relevée par un topographe avec un GPS RTK (Real-Time Kinematic), offrant une précision centimétrique dans le positionnement des points.

Les images capturées par les drones sont ensuite combinées avec les données des cibles pour former un modèle 3D géoréférencé, garantissant que chaque élément du pont est positionné avec exactitude. Cette précision est indispensable pour les analyses futures, notamment lorsqu’il s’agit de comparer l’évolution d’une structure dans le temps.

Lors des inspections et des relevés de structures comme le Pont Wilson, il est essentiel d’obtenir des données précises pour permettre un suivi de l’évolution des dégradations et garantir la pérennité de l’ouvrage. Bien que l’utilisation de photographies isolées soit une pratique courante pour documenter les infrastructures, l’usage des déroulés d’intrados (vues dépliées des parties inférieures des arcs et voûtes) présente plusieurs avantages majeurs pour l’archivage et la comparaison dans le temps.

Un Aperçu Complet et Cohérent de la Structure

Contrairement à des photographies prises sous différents angles et en plusieurs points, qui peuvent créer des ruptures visuelles et des incohérences dans la documentation, les déroulés d’intrados offrent une vue continue et cohérente de la surface étudiée. Ce format permet de :

– Visualiser l’ensemble de la surface en une seule image, éliminant les chevauchements et les différences de perspective qui peuvent compliquer l’analyse.
Faciliter les comparaisons dans le temps, car chaque inspection future peut être directement superposée à la précédente, garantissant une continuité dans l’analyse des dégradations.

Une Meilleure Analyse des Détails

Les déroulés d’intrados permettent d’augmenter la précision de l’analyse. Chaque détail est enregistré dans un modèle complet, sans la distorsion qui peut survenir lors de la prise de photos depuis des angles variés. Cela est particulièrement important pour :

Identifier les microfissures ou les zones de délamination, qui pourraient passer inaperçues dans des photos isolées ou mal alignées.
Mesurer avec précision l’étendue des dégradations, grâce à la constance des dimensions et l’absence de perspective altérée.

Archivage et Comparaison Facilitée

En matière d’archivage, les déroulés offrent une méthode beaucoup plus claire que des séries de photos, qui peuvent être difficiles à organiser et interpréter. Avec un déroulé, tout est enregistré dans un format continu et cartographié, ce qui facilite :

La comparaison dans le temps : Les modèles peuvent être superposés à ceux des inspections précédentes, permettant de repérer facilement les nouvelles dégradations ou l’évolution des problèmes existants.
Le suivi longitudinal de l’état de l’ouvrage : Une analyse fine et rapide des changements structurels est possible, permettant de prioriser les interventions de maintenance.

Pourquoi les Déroulés sont Indispensables pour les Ponts Historiques

Pour des ouvrages historiques comme le Pont Wilson, où la conservation est primordiale, les déroulés permettent de capturer l’état actuel de la structure avec une précision extrême. Ces données peuvent ensuite être comparées à des inspections futures, ou même être utilisées dans le cadre d’une restauration pour s’assurer que toute intervention respecte le plan d’origine et les matériaux utilisés.

En résumé, le déroulé d’intrados est une méthode beaucoup plus rigoureuse et précise pour la documentation et le suivi des ponts et autres infrastructures que des séries de photos isolées. Il garantit une analyse plus fiable, une meilleure capacité d’archivage, et un suivi beaucoup plus efficace des dégradations dans le temps.

En France, les obligations d’inspection des ouvrages d’art, et en particulier des ponts, sont strictement encadrées par la loi. Chaque pont doit faire l’objet de différents types d’inspections :

  • Inspection Visuelle Courante : Une inspection visuelle de routine doit être réalisée tous les 3 à 6 ans. Elle permet de repérer tout signe évident de détérioration, comme des fissures, des dégradations des joints ou des zones érodées.
  • Inspection Approfondie : Tous les 9 ans, une inspection approfondie est nécessaire. Cette inspection, beaucoup plus minutieuse, requiert souvent l’intervention d’experts et l’utilisation d’outils de diagnostic avancés, tels que les drones, pour détecter les défauts cachés ou structurels.
  • Surveillance Permanente : Certains ponts, en fonction de leur importance ou de leur état, peuvent également être sous surveillance permanente, avec des capteurs et des systèmes de contrôle en continu pour détecter les mouvements ou dégradations en temps réel.

Conclusion

L’inspection du Pont Wilson par photogrammétrie pont avec l’utilisation de drones représente une avancée technologique majeure dans la gestion des ouvrages d’art. Grâce aux drones Phantom 4 Pro et Mavic 3, ainsi qu’à l’utilisation de cibles de géoréférencement précises et d’outils de traitement adaptés, ce projet permet de fournir aux ingénieurs des données ultra-précises et des modèles 3D détaillés du pont.

Ces relevés photogrammétriques sont essentiels non seulement pour assurer la pérennité de cette structure historique, mais aussi pour répondre aux obligations d’inspection légales en France, tout en garantissant un haut niveau de sécurité et d’efficacité. La combinaison de la photogrammétrie pont et de l’inspection par drone permet de gagner du temps, de réduire les coûts et d’améliorer la précision des inspections par rapport aux méthodes traditionnelles.